Seriez-vous prêt à devenir un monstre pour vous venger ?
Consumé par la rage après le meurtre de son épouse et de sa fille, le policier Kanetsugu Nawa n’a pas hésité à tout sacrifier pour tuer leurs deux assassins. Mais l’un d’eux a miraculeusement survécu et, à sa sortie de prison, Nawa n’a qu’un objectif : finir ce qu’il a commencé ! Sa cible se révèle cependant être bien plus qu’un simple meurtrier… Manger le fruit des enfers en a fait un monstre immortel que rien ni personne ne peut arrêter ! S’il veut espérer se faire justice, Nawa n’a qu’une option : s’allier à une mystérieuse déesse de la mort et devenir un monstre à son tour…
Quand l’enfer remonte à la surface de notre monde…
L’histoire se dévoile dans un ballet sombre où la quête de la vie éternelle devient le champ de bataille des Immortels. Nawa n’est plus seulement un homme en quête de justice : il est un survivant en proie à des forces qui dévorent autant la chair que l’esprit.
L’atmosphère, à mi-chemin entre le mythe japonais et le survival horror moderne, envoûte immédiatement. La tension est constante, rampante. Kakizaki maîtrise l’art du silence graphique : des cases muettes où rien ne bouge, mais où tout menace d’exploser. Un simple échange de regards devient un duel invisible. La pluie battante prend des airs de présage funeste. Même les décors semblent guetter les personnages : chaque ombre est une promesse de violence, chaque zone de lumière, un répit illusoire. Ce mélange subtil de beauté picturale et d’angoisse viscérale enferme le lecteur dans un état d’alerte permanente, où tourner la page est à la fois un risque et une nécessité.
Un Kakizaki au sommet de son art
Connu pour son dessin d’une précision presque photographique et sa maîtrise du clair-obscur, Masasumi Kakizaki s’impose comme l’un des auteurs les plus marquants de sa génération. C’est avec Rainbow (Prix Shogakukan 2005), fresque carcérale bouleversante co-réalisée avec George Abe, qu’il a conquis la scène manga.
Son style, nourri par le cinéma et la littérature d’horreur, se distingue par des dessins ultra-détaillés et un sens du rythme narratif impeccable. Dans Yomotsuhegui, le Fruit des Enfers il conjugue ses obsessions (la frontière entre l’humain et le monstre, la culpabilité, ou encore la possibilité d’une rédemption) avec une imagerie gothique somptueuse.